Chez Chilowé, on a été biberonnés à la micro-aventure et aux bivouacs dans la nature. À 12 ans, on dormait seuls dans la forêt et on avait construit plus de cabanes dans les arbres que les Castors Juniors et toute la famille de Captain Fantastic réunis. Ok, c’est pas complètement vrai… La première fois que j’ai dormi sous la tente en hiver, c’était il y a 5 ans et j’étais parti passer le réveillon du 31 seul à Belle-Île-en-Mer. Je prévoyais d’en faire le tour en 4 jours avec mon matos de bivouac sur le dos. Au moment où la nuit est tombée le premier soir, il faisait 0°C tout rond à la Pointe des Poulains.
J’avais bien préparé mon coup : un minimum d’affaires dans le sac et un maximum sur moi. Une logique très personnelle ! Au moment de monter ma tente, je portais une énorme doudoune, une polaire, un tee-shirt en mérinos, un collant et des grosses chaussettes. J’étais en nage. Je me suis glissé directement dans mon sac de couchage sans me changer ni rien enlever. Évidemment, je me suis gelé les bonbons toute la nuit… Depuis, je me suis un peu renseigné. Voilà les quelques conseils que j’aurais aimé avoir sous la main au moment où le dernier soleil de l’année disparaissait.
Sommaire
Commencez par vous arrêter une heure avant le coucher du soleil, car la lumière et les degrés disparaissent vite à cette saison. Ce sont pourtant nos meilleurs amis pour la préparation du bivouac : prenez donc un peu d’avance !
Trouver le bon spot
A l’écart des cours d’eau ou de toute zone humide, où il fait toujours plus frais et où la condensation s’accumule davantage. Ni au fond de la vallée, ni trop en altitude, aussi abrité du vent que possible ! La cerise sur le gâteau : un endroit qui accueillera les premiers rayons du soleil pour ne pas avoir à remballer une tente humide.
Se changer
Surtout si vous avez eu les mouillettes ! Au moment où vous vous arrêtez, l’humidité et le vent sont vos pires ennemis. Changez votre petit tricot de peau et vos chaussettes si vous avez transpiré dedans, virez votre pantalon s’il a pris la pluie et ajoutez une couche (polaire ou doudoune) par dessus laquelle vous enfilez une veste imperméable ou un coupe-vent. Vous pouvez sortir directement votre frontale, votre bonnet et vos gants.
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Installer sa tente
S’il neige, vous pouvez isoler votre tente avec des branchages au sol. La partie la plus aérodynamique doit être face au vent et l’ouverture dos au vent, notamment si vous prévoyez d’utiliser un réchaud ou de faire du feu (pas trop près hein !). Si le froid a rendu le sol trop dur pour planter vos sardines, utilisez des pierres pour les stabiliser et/ou lester votre tente.
Votre tente est montée, bravo ! Vous pouvez en faire la visite à vos amis de passage avant d’attaquer les choses sérieuses.
S’isoler du sol
Vous pouvez utiliser au minimum une couverture de survie (très légère et peu encombrante) et y ajouter un matelas. Son isolation thermique est indiquée par sa R-value (à partir de 3 vous pouvez y aller, même en hiver). Allez jeter un coup d’oeil au compte Insta de Pierre Vignaux pour comprendre la folie des conditions dans lesquelles un bon matelas peut vous permettre de passer la nuit !
Organiser sa tente
« Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place » disait mon grand-père ! Pratique, notamment si en pleine nuit vous devez rajouter une couche ou enfiler vos chaussures pour aller faire une pause technique.
Enfiler son pidji
Alors, tout(e) nu(e) ou pas ? Il paraît que la température que dégage notre corps suffit à passer la nuit au chaud dans son duvet… En fait, à partir d’un certain niveau de froid il faut la maintenir à niveau en s’habillant un minimum. Je vous conseille : un collant ou un legging, des chaussettes sèches, un tee-shirt manche longue ou une polaire et un bonnet. Il vaut mieux se mettre au lit moins habillé(e) et ajouter des couches au cours de la nuit afin d’éviter de transpirer.
Se glisser dans son duvet
Vérifiez la “température de confort” de votre sac de couchage, c’est celle qui vous permet d’envisager la nuit tranquilou bilou. La “température extrême” est celle qui vous expose à un risque d’hypothermie au bout de quelques heures de sommeil… S’il fait -10°C et que la température de confort de votre sac est de 0°C seulement, vous pouvez gagner 3°C en utilisant un sursac imperméable et jusqu’à 10°C avec un drap de soie ! Enfin, gardez la bouche et le nez hors du sac : la vapeur d’eau que vous exhalez risque de s’accumuler et de vous refroidir.
Ça y est, vous êtes paré.e. Un dernier petit coup d’oeil aux étoiles, une claque au cul et au lit !