8 jours en canoë-bivouac sur le Rhône d’Annecy à Lyon

Nous sommes accueillis à partir de 14h par notre Captain à la gare de Seyssel. Nous commençons par faire un point sur le matériel individuel et collectif, et même de faire quelques coups (de pagaies) d’essais !

Ce soir, nous dormons en bivouac dans un camping  situé au bord de fleuve. Dîner convivial afin de faire connaissance, avant de commencer la grande aventure !

Nous voilà partis pour l’aventure canoë-bivouac sur le Haut Rhône. Nous parcourons le pays de Seyssel, petite ville située dans l’avant-pays Savoyard. Le décors est planté : à notre gauche les montagnes des Princes et du Grogs Foug entaillées par les gorges du Val de Fier et à notre droite le Grand Colombier.

Nous disposons de bidons étanches afin de mettre toutes nos affaires à l’abri de l’eau. Le rythme des jours qui suivent se fait au fil de l’eau, les distances augmentent progressivement afin d’acclimater le corps et l’esprit à l’effort.  Nos journées en canoë seront ponctuées de passages dans des espaces naturels protégés, de baignade en rivière et de pauses dans des endroits absolument bucoliques.

Le soir venu, nous montons le bivouac et nous dégustons un bon repas chaud autour du feu de bois.

Nous mettons en place le rituel du matin : réveil, petit-déjeuner, pliage du bivouac et chargement des canoës. 

Nous naviguons jusqu’à l’écluse de Savière, où nous porterons les canoës. Nous pagayons sur le canal de Savière qui fait la jonction avec le Lac du Bourget. Nous nous arrêterons dans le joli village de Chanaz pour un boire un coup les pieds dans l’eau. 

Nous reprenons le cours de l’eau sur le Rhône sauvage. Après le franchissement d’un petit rapide nous installons notre bivouac sur une île : ambiance amazonienne car celle-ci est colonisée par une plante invasive appelée la renouée du Japon. Quelques coups de machette sont au programme pour nous faire une place dans cette végétation. Une fois le camp monté, nous profitons d’une belle soirée la tête sous les étoiles.

Nous poursuivons notre navigation dans une ambiance toujours très alpine, entourée par les monts de la Charnaz et la Dent du Chat à notre gauche et par la montagne de Parve en rive droite. Après le passage d’un petit rapide, nous arrivons dans le défilé calcaire de Pierre Châtel dans les Gorges de la Balme. Un portage nous attend pour passer le seuil de Yenne.

Nous montons le bivouac dans un petit bois sur la berge ou nous passons une belle soirée. 

Notre parcours nous mène au barrage de Champagneux pour un nouveau portage, ceux-ci deviennent maintenant une routine.
Nous accédons ainsi à la Réserve Naturelle du Haut Rhône Français. Cette étape est la plus longue du séjour car nous ne pouvons pas nous arrêter n’importe où.

Nous passons de lône en lône (bras secondaires du Rhône) dont certaines ne font que quelques mètres de large. L’ambiance est très végétale, on a du mal à se croire en France ! Gardons l’oeil ouvert, il se pourrait bien que des surprises soient au rendez-vous… 

Aujourd’hui, nous quittons définitivement les Alpes, pour entrer dans la plaine. Nous effectuons la traversée du Défilé de Malarage avec son décors aux airs de Patagonie, grâce à des mousses qui colonisent la forêt. C’est l’étape qui paraît être la plus longue car nous devrons enchaîner quelques longues lignes droites, avant le portage du barrage de Sault-Brenaz.

Nous nous remettons à l’eau dans une ancienne écluse construite au début du XXème siècle, témoignant d’un temps où le Rhône était navigué à des fins commerciales. En aval sur un fleuve, moins large mais toujours aussi boisé, nous atteignons une île sur laquelle nous nous installons pour la nuit. 

Étape courte : c’est la seule sur laquelle il n’y a aucun portage et qui nous permet d’atteindre tôt dans la journée, la confluence de l’Ain et du Rhône. Ce site magnifique mérite que l’on s’y pause une après-midi pour lézarder au soleil ou encore plonger dans l’eau limpide. 

Ici, la nuit à la belle étoile s’impose.

Dernière étape en direction de Miribel, point final de notre aventure.
Nous portons nos canoës pour passer le barrage de Jons, un des plus vieux barrages du Rhône aux allures de château fort médiéval. Nous finissons la descente sur un Rhône relativement étroit et bordé d’arbres, sur un lit de calcaire porté par le courant…Sur ce tronçon où l’eau est limpide, il n’est pas rare de passer au-dessus de poissons silures impressionnants.

C’est ainsi que nous faisons notre entrée dans l’agglomération Lyonnaise sans nous en rendre compte ! Débarquement à Miribel, à 300 m de la gare.