Voyager sans laisser de trace, c’est possible (et même stylé)
Partir randonner en forêt, bivouaquer en montagne ou pagayer sur une rivière sauvage, c’est s’offrir une parenthèse précieuse, loin du bruit et du béton. Mais ce privilège a un prix : celui du respect. Si chacun y va de sa canette vide, de son feu de camp improvisé ou de ses playlists au sommet, la nature finit par plier sous notre présence.
Heureusement, il existe une boussole éthique pour éviter de transformer un sentier paisible en autoroute à selfies : le Leave No Trace, ou « ne laisser aucune trace ». Né aux États-Unis, ce concept propose 7 principes simples et puissants pour minimiser notre impact lors de nos escapades. Voici un guide complet pour les comprendre, les appliquer, et en faire les piliers d’un tourisme vraiment durable.
Au Club Chilowé, on les applique sur tous nos séjours d’aventure. Et vous, les connaissez-vous ?
Qu’est-ce que le Leave No Trace ?
Le Leave No Trace (LNT) est une charte internationale de bonnes pratiques pour préserver les espaces naturels. Son objectif ? Réduire au maximum l’empreinte des activités outdoor sur les écosystèmes. Car si un seul promeneur ne fait pas grand mal, des milliers de visiteurs mal informés peuvent profondément altérer un site naturel. Et « juste une fois » ça ne fait pas moins de dégâts si tout le monde se dit la même chose.
Ce mouvement est né dans les années 1960-70 dans les parcs nationaux américains, confrontés à une fréquentation croissante. L’ONG Leave No Trace Center for Outdoor Ethics a ensuite structuré cette démarche autour de 7 principes clés, aujourd’hui reconnus dans le monde entier.
Aujourd’hui, cette charte est adoptée aussi bien par des randonneurs solo que par des agences d’aventure, des offices de tourisme ou des marques de matériel outdoor. Il ne s’agit pas de jouer au flic de la forêt, mais simplement d’un peu de conscience et de bon sens.
Pourquoi ces règles sont essentielles en France
En France aussi, la nature sature. Les parcs nationaux et régionaux enregistrent des hausses de fréquentation allant jusqu’à +40 % depuis la pandémie. Résultat : piétinement des zones sensibles, multiplication des bivouacs sauvages, déchets, feux non autorisés…
Dans ce contexte, adopter les principes du Leave No Trace n’est plus une option, c’est une responsabilité collective. Au Club Chilowé, ils sont au cœur de notre approche : chaque séjour est conçu pour minimiser l’impact écologique tout en maximisant la qualité de l’expérience. On t’explique comment.
Les 7 principes du Leave No Trace, expliqués et illustrés
1. Bien planifier et préparer son voyage
« L’improvisation c’est sympa… Sauf quand elle détruit un écosystème. »
Un voyage bien préparé, c’est moins de risques, moins de dégâts, et plus de plaisir. Cela signifie :
- Connaître la réglementation locale (zones protégées, interdictions de feu, règles de bivouac).
- Adapter son itinéraire à son niveau et à celui du groupe.
- Emporter le matériel adéquat (sacs à déchets, réchaud, gourde filtrante…).
Comment on l’applique au Club Chilowé ? Tous nos participants reçoivent une fiche de préparation écologique avant leur départ, et nos guides sont formés à anticiper les conditions météo ou de terrain.
2. Circuler et camper sur les surfaces durables
« Un sentier élargi par 100 personnes sortant du tracé, c’est une prairie qui disparaît. »
Marcher toujours hors sentier ou installer sa tente dans une zone fragile accélère l’érosion, détruit la flore et perturbe la faune. Il faut donc privilégier :
- Les sentiers existants
- Les aires de bivouac aménagées
- Les zones déjà impactées plutôt que les terrains vierges
Au Club Chilowé, nos itinéraires sont conçus avec des experts locaux pour éviter les zones sensibles (tourbières, pelouses alpines, nids de tétras…).
3. Gérer ses déchets de façon responsable
« Rien ne se dégrade vraiment à 2 000 mètres d’altitude. »
Même les déchets organiques sont une source de pollution en montagne. Cela implique :
- Emporter tous ses déchets, y compris les mouchoirs, épluchures et restes de savon
- Utiliser un sac étanche pour les conserver
- Enterrer ses déjections si aucune toilette n’est disponible, à plus de 70 m des cours d’eau
Et au Club Chilowé ? Tous nos voyageurs sont sensibilisés à la gestion des déchets, et rien de reste jamais sur place. Un ramassage collectif est organisé à la fin du séjour ou à chaque départ de bivouac.
4. Laisser intact ce que l’on trouve
« Les jolies pierres, plumes ou fleurs ne sont pas des souvenirs à emporter. »
Ramasser une fleur rare ou empiler des cairns « pour le fun » dérègle souvent un équilibre naturel fragile. Il faut :
- Observer sans toucher
- Photographier au lieu de cueillir
- Ne rien modifier dans l’environnement (rochers, branches, etc.) On ne déplace pas les cailloux « parce que ça ferait un super cairn ».
Nos guides vous rappellent systématiquement que la meilleure trace, c’est celle que l’on ne laisse pas.
5. Limiter les feux et utiliser des réchauds
« Un feu de camp mal géré, c’est 30 secondes de kiff, 30 ans de reboisement. »
Le feu est une des principales causes de dégradation : stérilisation des sols, pollution de l’air, danger d’incendie. Donc si les feux de camp sont interdits dans de nombreuses zones de pleine nature, ce n’est pas une lubie de fonctionnaire grognon. C’est une mesure de survie pour tout l’écosystème. À la place :
- Utiliser un réchaud à gaz
- Allumer un feu seulement si c’est autorisé, et dans un foyer prévu à cet effet
- Ne jamais couper de bois vert ou ramasser du bois mort en zone protégée
Alors chez nous, les repas sont préparés au réchaud ou en cabane. Les feux ne sont allumés que lorsque les conditions de sécurité le permettent, et dans des emplacements prévus à cet effet. Aucun feu sauvage n’est permis.
6. Respecter la vie sauvage
« Approcher un chamois pour la photo peut lui coûter la vie. »
La faune est ultra-sensible à notre présence. Même une simple approche peut provoquer un stress, perturber l’alimentation ou la reproduction. Pour éviter cela :
- Garder une distance d’observation respectueuse
- Ne jamais nourrir les animaux
- Éviter les zones de nidification ou de mise bas
Les sorties faune sont encadrées par des Captains formés à la protection des écosystèmes fragiles, avec une connaissance parfaite du terrain. Si observation il y a, elle est faite de loin avec des jumelles, pour observer sans déranger.
7. Respecter les autres visiteurs
« La nature, c’est aussi le silence partagé. »
Partir en pleine nature, c’est aussi cohabiter avec d’autres. Pour garantir une expérience agréable à tous :
- Rester discret (pas de musique, de cris, etc.)
- Céder le passage sur les sentiers étroits
- Laisser les lieux propres pour les suivants
Nos séjours misent sur la convivialité, mais toujours dans le respect du cadre naturel et des autres groupes croisés.
Le Leave No Trace au cœur de l’approche du Club Chilowé
Chez Chilowé, on n’est pas là pour cocher des sommets ou battre des records. On est là pour faire corps avec la nature, la respecter, et transmettre cette culture à tous nos voyageurs.
Concrètement :
- Nos groupes sont limités à 8 à 12 personnes, sauf rares exceptions (comme nos fêtes en pleine nature pour le Nouvel An)
- Nos guides sont formés aux enjeux écologiques et à la pédagogie Leave No Trace
- Nos destinations sont choisies pour éviter la surfréquentation
- Nos transports sont mutualisés (train, covoiturage, bus local)
Et surtout, on croit à la transmission : chaque participant repart avec un bagage un peu plus léger, mais des idées plein la tête. Et une connaissance parfaite de ces règles du Leave No Trace, qui font pleinement partie de notre vision de la micro-aventure.
Conclusion : Et si on laissait la nature comme on l’a trouvée ?
Le Leave No Trace, ce n’est pas une liste de contraintes, mais une invitation à mieux voyager. Moins centré sur soi, plus attentif à ce(ux) qui nous entoure(nt). Dans un monde où tout s’accélère, ralentir, observer, et ne pas déranger devient un acte militant.
Et si ta prochaine aventure commençait par un petit pas… sans empreinte ?