Le guide ultime de la rando raquette

groupe raquette montagne

C’est quoi la rando raquette ?

Retour 3.2 millions d’années en arrière. Une épaisse couche de neige recouvre les vastes plaines africaines et Lucy sort prendre l’air. Époustouflée, elle s’avance pour contempler ce phénomène merveilleux. Son pied vient se coincer dans un piège à loup défectueux. Ce dernier lui servira d’appui pour progresser sur les sentiers immaculés. La raquette à neige venait de naître.

Vas-y je te suis ! ©Chilowé, Vercors

En effet, l’itinérance aussi appelée “trek” implique au minimum un hébergement sur votre parcours. Votre point de chute pour la nuit devient ainsi votre point de départ le jour suivant. Finie, la monotonie ! On se lance en toute liberté à l’assaut de territoires vierges loin des foules. Oser l’aventure sur plusieurs jours, c’est la garantie d’une reconnexion à la nature et d’une authenticité à son paroxysme.

Quel est le matériel indispensable ?

Voici la liste du matériel pour pratiquer la rando raquette en itinérance :

  • Une paire de raquette
  • Un sac à dos de 50L pour une itinérance de 2 jours
  • Des bâtons 
Je charge mon sac à dos et j’arrive ! ©Chilowé, Queyras
  • Une trousse secours avec une couverture de survie
  • Un réchaud
  • Une lampe torche
  • Pour la sécurité : le combo ARVA, pelle à neige et sonde
  • Des crampons en cas de pentes abruptes sur l’itinéraire
  • Une pulka pour transporter aisément le tout
Y’a pulka ! ©Chilowé, Vercors

Comment s’habiller pour faire de la raquette ?

La règle des 3 couches

Se protéger des éléments extérieurs tout en gérant la transpiration due à l’effort est un dilemme vieux comme le monde. Heureusement, la FAM (Fédération ariégeoise de la marche) a mis en avant une technique révolutionnaire : la superposition de 3 couches. Cette dernière permet de se protéger du froid tout en restant au sec.

La première couche, en contact direct avec la peau, est respirante et permet de rester au sec tout en évacuant la transpiration. On privilégiera un tissu synthétique. La deuxième couche, en laine polaire par exemple, isole du froid et conserve la chaleur. La troisième couche, imperméable et coupe-vent, vous protège des éléments extérieurs.

Je mets mon manteau et j’arrive !

Prenez soin de toutes vos extrémités

Des éminents spécialistes ont estimé que « 80% de la chaleur de notre corps s’échappe par les extrémités et notre système priorise l’afflux sanguin dans le cerveau ». Gardez ses mains, son cou et sa tête au chaud c’est l’assurance d’avoir les idées claires. Vous pouvez utiliser un cache-cou, un bonnet douillet ainsi que des gants imperméables et doublés pour affronter les températures.

Isolation maximale des petons

Bien que notre avis n’engage que nous, nous vous recommandons des chaussures de randonnée à tige haute dotées d’une membrane imperméable (type Gore-Tex). Couplées à de bonnes chaussettes épaisses (doublez l’utilisation pour une sortie avec beaucoup de poudreuse) nous vous assurons que vous allez prendre votre pied !

Fait meilleur ici ! ©Chilowé, Taillefer

Et le pantalon ?

Ça tombe bien que vous posiez la question car c’est un détail à ne pas négliger. Si vous avez prévu de vous engager sur un sentier non préparé, préférez un pantalon de ski de fond ou de ski de randonnée avec un tissu imperméable, léger et respirant. Certains possèdent des guêtres intégrées et une fente d’aération sur le côté (pour évacuer le surplus de chaleur). Un must have pour allier confort et légèreté lors de votre aventure.

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Comment pratiquer la raquette sans s’épuiser ?

La montée

Privilégiez une avancée par petits pas tel un bouquetin sauvage pour assurer votre sécurité. Lorsque la pente devient plus raide, il est nécessaire de bien charger votre poids sur l’avant des raquettes. La majorité des raquettes modernes possèdent des cales de montée. Ces cales facilitent la progression lors de montées abruptes. Elles surélèvent légèrement l’arrière du pied et évitent une tension trop importante de vos muscles du mollet.

On n’attend pas Patrick ? ©Chilowé, vallée de la Clarée

La descente

La maîtrise du revers à deux mains n’est pas un indispensable. En revanche, il va falloir gérer les changements de reliefs. En descente, la position des genoux est importante. Ils sont pliés avec les bâtons placés devant vous en cas de dérapage incontrôlé. Le poids du corps est ramené vers l’arrière pour l’équilibre. Pour s’engager sur un dévers, il suffit d’appuyer sur le côté de la raquette qui se trouve vers le haut de la pente. Votre raquette accrochera bien et toute glissade sera écartée.

Apprendre à se relever

Se relever n’est pas si aisé qu’il n’y paraît. Maintenant que vous êtes au sol, la technique consiste à mettre votre corps face à la pente. Enlevez les sangles de vos bâtons et genoux serrés contre votre poitrine, appuyez-vous pour vous redresser. Vous pouvez aussi vous aider de vos bâtons comme levier. Si vous n’avez pas de bâtons, demandez de l’aide à vos camarades ou votre hamster.

Allez Jean-Michel, on se relève ! ©Chilowé, vallée de la Clarée

Comment partir en toute sécurité ?

Se renseigner sur la météo

Avant même de planifier votre randonnée, vous devez vous renseigner sur les conditions météo, l’enneigement et le risque d’avalanche. Ce sont trois facteurs déterminants pour évaluer le degré de danger. La météo est très changeante en montagne, pensez-donc à la vérifier la veille ou mieux, le matin, de votre sortie. Météoblue ou Météociel sont des mines d’or qui recensent les niveaux d’enneigement sur tous les massifs.

Si le bigophone est votre meilleur ami, alors vous pouvez également contacter les pelotons de gendarmerie de haute montagne et les offices de tourisme qui pourront vous prodiguer des conseils précieux. Bien que tentant, il est dangereux de prévoir une sortie engagée le lendemain d’une abondante chute de neige, avec un grand soleil, des températures froides et beaucoup de vent.  Le risque d’avalanche : de 1 à 5.

Matériel de sécurité

Pour les itinéraires exposés aux avalanches, un matériel de sécurité s’impose (ARVA ou DVA, sonde d’avalanche, pelle à neige). Ce trio constitue les premières précautions pour tracer vos premières lignes. Smartphone chargé, sécurité assurée. Il sera toujours utile même si on ne capte pas partout en montagne. 

C’est pas pour pagayer !

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Code de bonne conduite

  • La discrétion comme leitmotiv. On ne laisse aucune trace de son passage pour ne pas bouleverser ce fragile équilibre
  • On respecte la faune, la flore et les scoubidoudous…
  • Si on doit traverser une piste de ski nordique, la traversée se fait au plus court (selon le fameux théorème de Pythagore)
  • On prépare son itinéraire de raquette à l’avance
  • On reste vigilant aux traversées enneigées de cours d’eau et de pierriers
Bonjour Monsieur Mont Blanc ©Chilowé, autour du Mont Thabor

Où partir en rando raquette ?

A chaque niveau son parcours

Prenez en compte que l’état de la neige qui influe sur votre temps de progression. On estime qu’une randonnée raquettes dans 13.4 cm de poudreuse augmente de 30% le temps de progression par rapport à une randonnée classique effectuée sur le même itinéraire en été. Il est dangereux voire imprudent de s’aventurer sur une randonnée de 12km, 1400 D+ et 50 cm de neige. Pourquoi ne pas vous lancer, pour la première fois, en compagnie d’un guide. 

Y’en a qui avancent pas ! ©Chilowé, Savoie

Des idées d’itinéraires loin des foules sentimentales

  • Le Pic d’Espaillat – Ariège. Départ Savignac les Ormeaux – 1230m D+ – Niveau intermédiaire – 18km – Trace gpx
  • Le Pic de Néouvielle – Hautes Pyrénées. Départ Col Chiroulet – 1800m D+ – Niveau aguerri – 12km – Trace gpx
  • La tête du Jas des Arres – Hautes Alpes. Départ Col Festre (Dévoluy) – 1400D+ – Niveau débutant – 6km – Trace gpx
  • La montagne du Bettex – Savoie. Départ Feissons sur salins (Dévoluy) – 1340D+ – Niveau intermédiaire – 14km – Trace gpx
  • Le lac Nègre – Massif Mercantour. Départ Le Boréon- 1400D+ – Niveau aguerri – 14km – Trace gpx

Quelles applications utiliser ?

Bien que synonymes d’aventures, les cartes topographiques peuvent être couplées à des applications. Avec le froid, les téléphones ont tendance à se décharger plus vite. Gardez-les dans un endroit chaud (proche de votre cœur par exemple) et dans une poche hermétique. Voici quelques applications pour planifier votre itinéraire :

  • Visorando : la référence pour trouver votre randonnée où que vous soyez.
  • Wikilocbasé sur le partage communautaire, il vous permet de dénicher les meilleurs itinéraires.
  • IGN Rando : pour les puristes de cartes IGN.
  • GPX Viewerpour visualiser n’importe quelle trace gpx* (format de fichier permettant de suivre aisément une trace déjà enregistrée).
  • Eskapad info vous propose plus de 380 topos de rando raquettes.
  • FatMap la référence en cartographie 3D selon les experts montagnards.
Quand est-ce qu’on arriiiiiiiive ? ©Chilowé, Vercors

Où dormir lors d’une rando raquette en itinérance ?

Refuges

Les refuges sont accessibles uniquement sur certains chemins de randonnée en montagne. Petit conseil, téléphonez avant de vous y rendre car tous ne sont pas ouverts. Le confort quant à lui est relativement spartiate. Vous aurez de l’eau potable et des robinets si les canalisations ne sont pas capricieuses. C’est l’aventure, la vraie !

Cabanes

Ces cabanes sont issues de la plus pure tradition pastorale. Elles sont souvent équipées d’une grande table et leur plancher en bois permet d’accueillir votre matelas et sac de couchage. Avec un peu de chance, certaines disposent même d’un poêle. Le site refuges.infos est une mine d’or qui recense tous les refuges/cabanes sur tout notre beau territoire.

Il reste une petite place au chaud ? ©Chilowé, Taillefer

Gîtes d’étapes

Les gîtes d’étape sont situés généralement en plaine à des altitudes inférieures aux refuges. Ils sont dotés d’une cuisine pour que vous puissiez y concocter vos meilleures recettes. Le site rando-accueil recense lui aussi tous des hébergements de ce type. 

Bivouac

Attention, un bivouac en hiver ne s’improvise pas. Pour les plus courageux d’entre vous qui veulent pousser l’expérience jusqu’à la communion ultime avec Pachamama, il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. Alors pourquoi ne pas tenter l’expérience avec Chilowé dans le Vercors par exemple !

Iglooooo, iglooooo, iglooooo

Cet hébergement insolite vous permettra de vous retrouver un instant suspendu dans la peau d’un inuit. Si votre technique de construction est quelque peu approximative, alors, embarquez avec un guide Chilowé dans le Beaufortain ou en Savoie !

Salut je suis Quinzee, le cousin d’Igloo ©Chilowé, Savoie

Je vous vois venir avec vos grands sabots « J’ai bien tout saisi mais je n’ai pas d’acolyte avec qui partir ?» Et bien aussi simple qu’un bonjour, partez avec Chilowé !

On est bien bien bien bien ©Chilowé, vallée de la Clarée

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