Expédition en Suède dans le Sarek : trek et packraft

Rendez-vous à la Gare de Gällivare au matin. Si nous avons pris l’option train pour nous rendre en Suède, nous rencontrons le reste du groupe qui nous rejoins sur place.

Le soleil de minuit est là, c’est tellement dépaysant. Nous faisons notre dernier trajet en bus public pour rejoindre Jokkmokk, un petit village au cœur de la nature suèdoise et le point de départ des expéditions dans le Parc National du Sarek.

Nous sommes aux portes de l’aventure la plus sauvage possible ! Nous prenons le temps de découvrir cette ville si haut dans le nord, à l’ambiance trappeur. Nous irons chercher du saucisson de rennes frais pour notre périple, Lucien connaît des artisans locaux très sympathiques. C’est aussi l’occasion pour Captain Lucien de nous faire le briefing  des jours à venir, on sort les cartes, on prend connaissance de ce qui nous attend, de l’organisation des bivouacs, mais aussi des consignes de sécurités.

On effectue les derniers préparatifs, les derniers achats, on teste le matériel, on se répartit les charges, on essaye les packrafts, on est fin prêts ! Demain, notre aventure dans l’inconnu sauvage commence.

8 jours de trek et de packraft dans les montagnes de Sarek.

Nous partons pour huit jours d’immersion totale dans l’un des joyaux les plus sauvages de Suède : le parc national de Sarek. Situé au cœur de la Laponie suédoise, ce territoire préservé est souvent surnommé « le dernier désert d’Europe ». Sans routes, ni refuges balisés, ni signes de civilisation, le Sarek nous offre une aventure brute, comme suspendue hors du temps.

Depuis Kvikkjokk, nous entamons notre périple à travers des paysages d’une diversité impressionnante. Nous traversons des forêts de taïga aux allures mystérieuses, longeons des rivières glaciaires aux eaux cristallines, et grimpons sur des plateaux qui nous dévoilent des vues panoramiques à couper le souffle. Chaque journée est une découverte : des vallées encaissées, des glaciers majestueux qui sculptent les montagnes, et des étendues infinies de toundra qui renforcent ce sentiment d’évasion totale.

Le soir, nous plantons notre bivouac en pleine nature, là où seuls le vent et le murmure des rivières accompagnent nos nuits. Sous le ciel de minuit, nous savourons cette déconnexion absolue. Grâce aux conseils de notre Captain, nous participons tous à la gestion du camp : eau, bois pour le feu, montage des tentes, cuisine … Une vraie cohésion de groupe s’installe.

Nous guettons toutes traces possibles de la faune locale : troupeaux de rennes sauvages, et un de nos but, observer le renard bleu (ou polaire) dans son élément. Captain Lucien saura nous partager son amour pour cet animal et avec un peu de chance, pouvoir le voir de ses propres yeux ! Cet animal élève ses petits dans des tanières pouvant être vieilles de 300 ans et ayant une centaine d’entrées différentes, un vrai souterrain de galeries.

Cette exploration n’est pas seulement une aventure, mais également une contribution importante à la connaissance du renard arctique que nous pistons. Sur un modèle de sciences participatives, à l’aide d’outils d’observation et de protocoles de collecte de données bien définis, nous allons recueillir et enregistrer des informations pour améliorer la compréhension de l’occupation du Sarek par le renard arctique. Cette base de données sera transmise aux instances de protection suédoises et aux associations de suivi du renard. Ces activités peuvent occuper de 1h à 2h par jour.

Le point d’orgue de notre trek : la vallée de Rapadalen, considérée comme l’un des paysages les plus enchanteurs d’Europe. Constituée d’une entaille de 40 km et parcourue par la rivière Rapaätno Avec ses méandres verdoyants et ses sommets enneigés en toile de fond, elle incarne toute la magie sauvage de Sarek. Ici, nous prenons pleinement conscience de la grandeur de ce parc, où l’aventure et le dépaysement se vivent à chaque pas.

Nous continuons pour une aventure unique en packraft, au cœur de la vallée légendaire de Rapadalen, dans le parc national de Sarek. Le packraft est une embarcation de type canoë, gonflable et peu volumineux, qui permet d’être très libre dans les parcours empruntés. Pendant 3 jours, nous progressons à travers un réseau de lacs cristallins reliés entre eux par des rivières sinueuses. Ici, la nature règne en maître, et chaque coup de pagaie nous plonge un peu plus dans cet univers sauvage où taïga et toundra se rencontrent.

Naviguer dans cette vallée, c’est explorer l’un des trésors les mieux préservés de Laponie. Les rives de Rapadalen abritent une faune boréale fascinante : des élans, beaucoup d’espèces d’oiseaux, mais surtout le fil rouge de cette aventure : le renard arctique. Cet animal est fascinant, il change de fourrure en fonction de la saison, passant d’un blanc ou d’un bleu léger à une teinte grise/brune quand la météo est plus chaude. Il peut survivre à des températures extrême allant jusqu’à -50°C grâce à son pelage.

À chaque détour, une nouvelle scène se dessine : des falaises abruptes surplombant les eaux, des forêts de conifères denses qui semblent infinies, et des prairies baignées d’une lumière douce, typique des régions nordiques.

Le packraft, léger et maniable, nous permet d’explorer des endroits inaccessibles autrement, dans un silence absolu, seulement troublé par le bruissement de l’eau et le souffle du vent. Chaque journée est rythmée par la navigation, des arrêts pour observer la vie sauvage, et des bivouacs sous les étoiles où nous plantons nos tentes sur des berges isolées. Le soir venu, nous pouvons alors savourer notre bonne cuisine au feu de bois : saumon grillé, saucisson de renne, pommes de terre aux braises, mais aussi des plats lyophilisés pour vivre l’aventure !

Le dépaysement est total : nous vivons une véritable parenthèse hors du temps. Ici, c’est la nature qui dicte le rythme, et nous la suivons avec émerveillement, entre moments d’effort, contemplation et pure connexion avec cet environnement grandiose.

Nous terminons notre expédition par un retour en douceur à la civilisation, direction Jokkmokk. Après plusieurs jours d’immersion totale dans la nature sauvage, ce village lapon nous offre une transition idéale pour redescendre sur terre et nous reposer de notre expédition.

À Jokkmokk, c’est toute une culture qui s’offre à nous : maisons traditionnelles colorées, boutiques artisanales, et peut-être même une rencontre avec des habitants qui perpétuent les savoir-faire ancestraux des Samis. Nous flânons dans les ruelles paisibles, découvrons les spécialités locales, et prenons le temps de visiter les incontournables du village, comme le musée Ájtte, dédié à l’histoire et aux traditions de ce peuple indigène.

Fin du séjour à Gällivare

Nous prenons le temps de nous dire au revoir après cette aventure forte.

Si nous avons pris l’option train, nous serons de retour à Paris en matinée le 20/06/2025 ou le 29/08/2025 suivant la date de départ choisi.